Un DJ de strip-club jouant à Old School RuneScape devient par hasard un héros populaire local
L'image d'un DJ de strip-club dans Old School RuneScape est rarement associée à la culture MMO, et pourtant, cette semaine, un joueur aux platines a brièvement incarné l'attrait irrésistible du jeu. Un post Reddit de l'utilisateur Common_Vagrant, alias CV, a immortalisé les heures calmes d'une soirée tranquille, un ordinateur portable ouvert sur la cabine. L'écran affichait une scène familière à tous les habitués d'OSRS : un Crabe-Gemme attendant d'être frappé à nouveau, dans le cycle méthodique du combat AFK qui caractérise l'une des dernières nouveautés du jeu.
La légende de la publication, « C'est mort en boîte, alors je vais me faire un petit resto », a fait mouche. L'image de lumières de scène multicolores, d'une piste de danse vide et d'un DJ qui enchaînait discrètement les combats pour gagner de l'XP a suscité un sentiment de déjà-vu. Les MMO ne laissent aucun espace vraiment intact, et OSRS a cette fâcheuse tendance à ressurgir dans des recoins inattendus de la vie. Cette scène décontractée, à mi-chemin entre vie nocturne et routine numérique, a offert à la communauté une histoire oscillant entre humour et affection sincère pour ce jeu vieux de plusieurs décennies.
« Mise à jour: Une strip-teaseuse m'a vu jouer, j'ai été profondément jugé. »
CV a répondu à un commentaire.
« Tant pis pour elle, elle n'a pas une baguette rassie comme moi. »
La référence dans le jeu à l'événement de la Dame aux Sandwichs a contribué à rendre ce moment inoubliable.
Pour les vétérans, l'humour de RuneScape vieillit sans rien perdre de son mordant, et voir un joueur défendre l'honneur d'une pâtisserie virtuelle sur la scène d'une boîte de nuit en est peut-être la forme moderne la plus pure.
CV a ensuite développé son récit lors d'une conversation, replaçant la situation dans son contexte avec le détachement de quelqu'un qui fréquente le jeu depuis des années. RuneScape a tendance à agir comme une marée, ramenant les joueurs après de longues absences grâce à des mécaniques familières et une progression régulière. L'histoire de CV ressemble à beaucoup d'autres : des débuts dans le jeu, un compte perdu, une période sur RuneScape 3, une pause forcée suite à une arnaque, puis un retour à Old School. Le cycle se répète.
« Je suis de retour en selle. J'ai 30 ans, alors on peut dire que je suis un vétéran dans ce domaine », a-t-il déclaré.
Cette plaisanterie recèle une vérité discrète. Vingt ans après sa sortie, OSRS perdure car il s'intègre à la vie au lieu de la combattre. Les joueurs grandissent, travaillent, fondent une famille, s'éloignent parfois du jeu, puis le retrouvent. Le jeu ne requiert d'attention que lorsqu'on le souhaite, et pourtant, il reste suffisamment accessible pour qu'on puisse y revenir sans difficulté.
Le décor de strip-club apporte une touche amusante, mais ce qui a le plus marqué les esprits, c'est le contraste saisissant entre les environnements. La culture MMO, surtout dans ses versions les plus anciennes, se mêle rarement à l'imagerie de la vie nocturne. Elle s'épanouit plutôt dans les foyers, les chambres d'étudiants et les pauses déjeuner. La voir dans une cabine de DJ a surpris la communauté, créant un effet étrangement cinématographique. Même CV s'est pris au jeu, s'imaginant non pas en héros à la GTA, mais en petit personnage excentrique en arrière-plan.

La sécurité de l'emploi dans le secteur du divertissement et la routine quotidienne ont remplacé toute illusion de glamour. Le texte parlait moins de rébellion que d'habitude. Les soirs calmes, le club connaît des moments de flottement, l'ordinateur portable sort et on reprend le travail. Nul besoin d'inventer des histoires. La réalité se manifeste souvent dans des tons plus discrets, et cette simplicité a permis au récit de gagner en profondeur, au-delà de son aspect humoristique.
Sous l'humour se cachait aussi une dimension générationnelle. CV évoquait le rejet immédiat du jeu par les jeunes de son entourage, rebutés par ses graphismes vieillots. Pourtant, parmi les employés de clubs, les jeux Nintendo Switch occupent leurs temps libres : Animal Crossing, Mario Kart et Stray. Ce contraste illustre la tendance générale du jeu vidéo moderne. Les titres nostalgiques conservent des communautés ferventes, mais les goûts du grand public évoluent. OSRS n'a pas besoin de plaire à tous pour prospérer ; il fidélise suffisamment de joueurs qui en comprennent le rythme et la structure.
L'instant est passé vite, mais c'est ce qui fait son charme. Toutes les histoires virales n'ont pas besoin d'une signification profonde. Une simple publication a capturé un moment de la vie quotidienne et a révélé, une fois de plus, comment les mondes virtuels perdurent avec leurs joueurs. RuneScape a toujours fonctionné ainsi : il reste en ligne jusqu'à la prochaine pause, puis revient. Une cabine de strip-tease, le silence d'une boîte de nuit, un crabe gemme et un écran d'ordinateur portable ont suffi à rappeler à des milliers de personnes pourquoi le jeu perdure : non pas grâce au spectacle, ni au buzz, mais grâce à la continuité.
À lire également : un joueur d’Old School RuneScape a récemment conclu une saga bien différente, s’échappant d’une « prison MMO » qu’il s’était lui-même imposée après environ 1 200 heures passées à terrasser des dragons en respectant les règles strictes des Chunks du jeu. Cette aventure, documentée par le youtubeur Josh Isn’t Gaming, s’est transformée en un marathon de farm rigoureux et de stratégies élaborées par la communauté. Sa liberté retrouvée, obtenue grâce à l’obtention d’une créature rare draconique, reste l’un des exploits les plus tenaces et ingénieux que la scène OSRS ait connus ces dernières années.


Commentaires